Cybersécurité ou informatique : quelle filière choisir pour mon avenir ?

Jeune personne concentrée devant deux écrans en sécurité informatique

130 000. C’est le nombre de postes à pourvoir dans la cybersécurité d’ici trois ans en France, selon une estimation récente. Un chiffre brut, qui traduit une réalité : alors que les formations spécialisées prolifèrent, les entreprises peinent toujours à trouver leurs experts. Pendant ce temps, les diplômés en informatique généraliste continuent de se placer dans tous les secteurs, mais voient, sous l’effet des menaces numériques, leur quotidien se transformer et leurs missions évoluer.

Choisir sa voie, aujourd’hui, ce n’est plus seulement sélectionner un diplôme ou une spécialité. Universités, écoles d’ingénieurs, certifications accélérées : les parcours se multiplient, souvent imbriqués, parfois concurrents. Si chaque filière trace son sillon, il existe des chemins de traverse pour les curieux ou les reconvertis, désireux d’enrichir leur profil en plongée dans la sécurité informatique.

Cybersécurité et informatique : deux univers, des enjeux différents

La cybersécurité s’est imposée comme le bouclier indispensable de nos vies numériques. Entre croissance soutenue et manque de talents, la chasse aux experts en sécurité des systèmes d’information fait rage chez les géants du privé comme dans les administrations. Attaques à la chaîne, phishing, ransomware, DDoS : protéger les réseaux informatiques est désormais un pilier stratégique.

Suivre une filière en informatique, c’est ouvrir la porte à tous les horizons : développement, administration de systèmes d’exploitation, gestion de bases de données, support technique. Mais le contexte a changé, et chaque spécialité doit désormais intégrer la sécurité à son quotidien. Ce qui passait hier pour un domaine de niche en cybersécurité informatique infuse tout le secteur IT. Personne n’y échappe : la transformation est en marche.

Dans le quotidien cyber, les métiers se dessinent nettement : consultant cybersécurité, RSSI (responsable sécurité des systèmes d’information), architecte cybersécurité, auditeur, analyste de la menace. Cela demande à la fois de la maîtrise technique et une vision d’ensemble, entre chasse aux failles, analyse des signaux faibles ou gestion de crise. Côté rémunération : selon l’expérience et la fonction, les salaires oscillent de 35 000 jusqu’à 70 000 euros par an.

Les employeurs recherchent des profils à la croisée de la programmation, l’administration réseaux, la gestion des risques ou la cryptographie. Le déploiement du cloud, l’explosion de l’intelligence artificielle et de la data science redistribuent les cartes en permanence. Si l’informatique généraliste reste incontournable, la cybersécurité est un tremplin dynamique, stimulé par l’évolution permanente des attaques et des solutions.

Comment savoir si la cybersécurité est faite pour moi ?

La cybersécurité intrigue, fascine, parfois impressionne. Pour éprouver si cette voie correspond à vos attentes, interrogez votre appétit pour l’analyse, la persévérance face aux énigmes et la vigilance soutenue. Qu’il s’agisse de consultant, d’analyste SOC ou d’opérations sensibles, il faut faire preuve de méthode, de réactivité, d’un solide esprit logique et d’un goût affirmé pour la discrétion. Cette filière s’adresse à celles et ceux qui veulent comprendre les rouages cachés, anticiper les attaques plutôt que les subir.

Les professionnels appréciés conjuguent robustesse technique (réseaux, systèmes, cryptographie, développement) et résistance au stress pendant les situations délicates. Aimer expliquer, savoir convaincre, former, faire passer la culture sécurité : ces aptitudes sont aussi attendues que la technique pure. Ici, la collaboration prime : l’expert cyber avance toujours en lien avec l’IT, le juridique, l’opérationnel.

Le secteur s’ouvre à des profils divers. Des initiatives telles que Femmes@numérique ou Les Cadettes de la Cyber encouragent les femmes à y prendre leur place. La diversité de parcours est réelle : une aventure professionnelle en informatique généraliste, un poste de support ou une expérience connexe peuvent déboucher sur la spécialisation cyber, à condition d’alimenter sa curiosité et de cultiver l’envie permanente d’apprendre.

Pour vous situer, voici les qualités et aptitudes particulièrement recherchées par les employeurs de la filière :

  • Rigueur et logique analytique
  • Passion pour la technologie et l’univers numérique
  • Capacité à garder la tête froide face à l’urgence
  • Aisance dans la communication et la collaboration
  • Intérêt pour la veille, l’investigation, l’éthique informatique

Le terrain de la cybersécurité reste mouvant, créatif, toujours sur la corde raide où prime la protection collective. Pour celles et ceux prêts à relever ce défi, le champ des possibles n’a jamais été aussi vaste.

Panorama des formations accessibles, du bac aux cursus spécialisés

Les filières de formation en informatique ont évolué pour répondre à l’essor du secteur. Après un bac général (avec option numérique et sciences informatiques), un bac technologique STI2D ou un bac professionnel CIEL, plusieurs portes d’entrée existent :

  • BTS Systèmes numériques
  • DUT ou BUT informatique / réseaux
  • Licences universitaires

Ces années fondatrices ancrent le socle technique, clé pour agrandir ensuite ses compétences en cybersécurité.

La spécialisation apparaît généralement en licence ou en bachelor. Certains établissements tels qu’EPITA, ESIEE Paris, ESIEA élaborent des parcours estampillés SecNumedu par l’ANSSI, référence nationale pour la sécurité des systèmes d’information. Les universités (Sorbonne, Rennes 1, Strasbourg…) proposent des masters cyber, tout comme les mastères spécialisés, les cursus en alternance ou des écoles dédiées telles qu’Oteria Cyber School ou École 2600. Le programme aborde la cryptographie, l’audit, la gestion des risques, le forensic et la réponse à incident.

Pour celles et ceux en reconversion, des bootcamps accélérés et des certifications professionnelles recensées au RNCP offrent un détour rapide vers la cybersécurité. La formation continue labellisée SecNumedu FC rend possible le basculement vers les postes d’analyste SOC, d’architecte ou de consultant sécurité. MOOCs, VAE, écoles hybrides comme l’École Cyber Microsoft by Simplon (avec Advens) illustrent la multiplicité des parcours accessibles.

Selon votre expérience ou vos études, on peut distinguer plusieurs grandes configurations :

  • Bac+2 : BTS Systèmes numériques, BUT Réseaux & Télécoms
  • Bac+3 : Bachelor cybersécurité, licence professionnelle sécurité informatique
  • Bac+5 : Masters, écoles d’ingénieurs spécialisées
  • Formations continues, certifications, VAE, bootcamps

Le label SecNumedu est un repère fiable : il atteste de la qualité d’une formation. Avant d’avancer, évaluez surtout l’accord entre la spécialisation retenue et vos ambitions : certains cursus misent sur les réseaux, d’autres sur l’audit ou la gestion de crise. Cette diversité d’approches permet à chacun de construire son propre chemin, peu importe ses points de départ.

Deux étudiants discutant dans un couloir universitaire avec livres et affichages

Des débouchés variés et des opportunités concrètes pour booster sa carrière

Le secteur numérique et la cybersécurité vibrent d’une énergie rare. Grandes entreprises, institutions publiques, sociétés spécialisées : partout, des besoins pressants pour concevoir, protéger, auditer, piloter ou administrer des systèmes d’information avancés. Les attaques se multiplient (phishing, ransomware, DDoS), l’appétit pour des analystes SOC, consultants cybersécurité ou architectes grandit plus vite que le nombre de talents disponibles. Les professionnels y voient leur valeur reconnue, avec des salaires qui débutent à 35 000 € et progressent rapidement vers les 70 000 € selon l’expérience.

Mais le domaine ne s’arrête pas à la défense des infrastructures : il s’étend à la gestion de la donnée personnelle, la coordination en situation de crise, l’intégration de solutions techniques, le conseil et la R&D. De nouveaux métiers apparaissent, portés par l’essor de l’intelligence artificielle, de la data science ou des technologies blockchain. Product Builder no code, Responsable Green IT ou Développeur Blockchain illustrent la capacité du secteur à se réinventer, encore et encore.

Pour accompagner les transitions, des organismes publics facilitent le financement et la reconversion. Certaines régions se démarquent pour leur dynamisme en matière d’emplois cyber : Île-de-France, Bretagne, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine notamment, même si la demande s’étend désormais sur tout le territoire.

Faire le pari de la cybersécurité, c’est investir dans un secteur en expansion, où chaque nouvelle compétence ouvre des portes et décuple les perspectives. Et c’est, chaque jour, renforcer la confiance numérique dans une société qui en a plus que jamais besoin.

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